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Pour la pousse des pleurotes il va falloir préparer un substrat sur lequel le mycélium va se développer, puis une fois le substrat colonisé il va falloir provoquer l'apparition des sporophores (du truc qui se mange, quoi…).
Les pleurotes poussent sur les arbres, branches, souches… mortes ou mourrantes de certaines essences (principalement hêtres). Il a besoin de cellulose, il faut donc un substrat qui apporte cet élément.
Le substrat le plus rentable semble d'utiliser de la paille, de préférence de la paille de céréales. Mais il est possible d'utiliser de nombreuses matières « déchet » : sciure, copeaux, bois dur (directement), café, soja, canne à sucre…
Il semble que la combinaison paille + marc de café soit la plus efficace, c'est celle qui est utilisée ici.
Le marc de café :
Le marc de café est récupéré au fur et à mesure. Il est possible de demander à un bar, restaurant… s'il est possible de récupérer leurs déchets de café
La marc est normalement déjà stéril suite à la percolation
Pour conserver le marc sans moisissure il faut le sécher. Soit le passer au four (chaleur tournante c'est mieux), pas trop chaud pour ne pas le brûler, soit au four micro-onde (idem : lorsqu'il n'y a plus d'eau il risque de brûler). Le conserver ensuite dans un bocal fermé
Important : il faut de toute façon laisser sécher le marc : certains composés toxiques pour les plantes doivent s'évaporer avant utilisation
La paille :
Il faut hacher la paille. De petits morceaux permettent un meilleur compactage du résultat et facilitent le travail du mycélium. Soit aux ciseaux, soit au sécateur, soit au rotofil dans un grand bac
Si la paille est sale la rincer avant
Selon le volume, verser de l'eau bouillante dessus ou faites chauffer dans un fait-tout, et laisser agir pour mouiller et stériliser le substrat. Note : il ne faut pas « cuire » la paille non plus !
Videz l'eau, la paille doit être humide mais pas détrempée
Laissez refroidir (évitez de « polluer » la paille : mettez un couvercle)
Mélangez un volume similaire (ou moindre) de marc de café. Bien brasser. Éventuellement arroser un peu si le marc (sec) a trop fait baissé l'humidité
Maintenant la mise en sac :
Se laver les mains avant de tripoter le mycélium et la paille
Récupérer un pot de mycélium, ouvert à proximité
Verser du substrat au fond du sac ; ajouter une partie du mycélium
Continuer (substrat ; mycélium) jusqu'à épuisement de la paille. Finir par de la paille
Fermer le sac et percer de fins trous un peu partout. Percer également le fond du sac pour éviter de l'eau stagnante
L'incubation :
Mettre le sac dans un endroit sombre, suspendu
Température entre 20 et 25°C
Maintenir l'hygrométrie au dessus de 80-85%. Pulvériser de l'eau si besoin (ou verser un peu d'eau par le haut)
Attendre 2 ou 3 semaines que le mycélium ait colonisé tout le substrat (« mousse » blanche visible partout par les trous)
Notes : utiliser un sac transparent permet de voir le développement du mycélium. Toutefois il faut éviter trop de lumière qui pourrait amener le mycélium à passer en fruitaison trop tôt. Déposer un linge humide sur le sac a le double avantage de couper la lumière tout en laissant l'accès facilement et d'aider à maintenir l'humidité dans le sac.
Il faut maintenant un « coup de froid » pour passer en fruitaison. Mettre le sac au frais quelques jours (15°C max).
À partir de là mettre le sac dans un endroit pas trop chaud (ne pas espérer faire pousser ces champignons durant une canicule), lumineux mais pas en soleil direct.
Production possible (peut dépendre des conditions : chaleur, humidité, lumière) :
3 à 4 récoltes possibles
1 à 2 semaines entre les récoltes
45 à 55 jours de production
0.7 à 2kg de production par kilo de substrat
Le substrat n'est pas ré-utilisable.
Ci-dessous l'ensemble en images.
Le foin, haché (grossièrement)
Mouillé, prêt à stériliser
Fou-fou : débris organiques divers (pain…)
Le tout mis en sac, suspendu (avec ~10% de marc de café, je n'avais pas plus)